Traits d’histoire

Notre commune a un passé peut-être ignoré mais qui mérite d’être connu.
pour cela, posons quelques jalons dans le temps.

ÉTYMOLOGIE DU NOM DE CHANAS

Le nom « Chanas » dérive certainement du bas latin « casnus » traduit en notre langue actuelle par « chêne ». Ce nom est en rapport avec l’aspect général que devait présenter le pays à l’époque romaine par la présence de nombreux bois de chênes. Nous retrouvons la même origine latine dans les noms d’autres communes : Chanaz en Savoie, Chanes en Saône et Loire, Chonas en Isère …

En 852, le village de Chanas appelé « Casnatis » est attesté  dans le diplôme de Lothaire, petit-fils de Charlemagne.

Aujourd’hui, il existe encore de nombreux taillis, de nombreuses bordures ou limites de terrains ou de crêtes de coteaux composés uniquement de chênes.

Certains de ces arbres sur le secteur de Bouillard ou de la Garenne sont plus que centenaires et même plusieurs fois centenaires. Celui de la Garenne certainement le plus âgé de tous (300 ou 400 ans) est utilisé comme jalon sur les cartes d’état-major.

QUELQUES REPERES DANS LE TEMPS …

Notre commune a un passé peut-être ignoré mais qui mérite d’être connu, pour cela, posons quelques jalons dans le temps.

A l’époque romaine, l’antique voie domitienne plus tard appelé « voie Magne » (grande voie) passait à Chanas (Casnus), comme en témoigne  la borne milliaire constituant « la fontaine du pélerin » au pied des escaliers conduisant à l’église, et dont la transcription quelque peu effacée, mais toujours lisible, a été donnée par l’archiviste départemental d’après le recueil d’Allmer et Terrebasse : « Imperatori Caesari T-Aélio Hadriano Augusto Pio, patrie patriae, pontifici, maximo, tribunicia podestate VII consuli IIII (millia passum XIII) »,  ainsi traduit par les historiens : «  A l’empereur César, T. Aélius, Hadrien, Antonin, Auguste Le Pieux, père de la patrie, pontife suprême, la septième année de sa puissance tributienne, la quatrième année de son consulat (13 milliers de pas). »

La fontaine du pèlerin faisait partie d’une dizaine d’autres fontaines qui alimentaient le village jusque vers les années 1948-50. Deux coulent encore : la fontaine du pèlerin et celle de la montée de Chavanas. Elles  seraient alimentées par les trop-plein d’un tunnel creusé autrefois à flanc de coteau par les Romains et qui servait à alimenter un camp militaire situé dans la plaine.

Puis, survinrent les années noires des deux guerres où Chanas paya un lourd tribut à la défense du pays.

La guerre de 14-18 où 44 jeunes hommes firent le sacrifice de leur vie. Puis, plus près de nous le conflit de 39-45, encore très présent à nos mémoires, est marqué par la tragique journée du 29 août 1944. 19 de nos concitoyens, voisins et amis de Chanas et de la commune voisine d’Agnin, furent assassinés puis brûlés aux Guyots par les hordes nazies en déroute, qui fuyaient devant l’armée de libération des alliés, débarquée en Provence quelques jours plus tôt sous le commandement du général De Lattre de Tassigny.

Chaque année, fin août, une cérémonie commémorative organisée par la mairie au monument aux morts des Guyots, rend hommage à ces 19 victimes civils, dont des jeunes hommes de 14 et 15 ans.

L’EGLISE

Dominant la commune et les voies de circulation routières, fluviales et ferroviaires, l’accès à l’église Saint-Laurent se fait par la centaine de marches depuis la fontaine du pèlerin, rue du Dauphiné, ou par la rue de l’église. Puis, une vingtaine de marches permettent d’accéder à son parvis d’où l’on jouit d’une vue exceptionnelle sur la vallée du Rhône et le massif du Pilat. Construite en 1844 dans son apparence actuelle, elle se trouvait auparavant à l’emplacement du jardin de la cure qui la jouxte en léger contrebas. Sa façade et son clocher sont construits en molasse, matériau traditionnel de la région. La couleur dorée de ce matériau est renforcée par le calcaire blanc  utilisé pour son fronton.

LE CHATEAU DE MONTBRETON

 Dans un ouvrage édité en 1949 « Roussillon et son canton » nous apprenons que le château de Montbreton dont l’existence est signalée au X° siècle, a été détruit par Mathilde épouse du roi Conrad le Pacifique qui régnait sur la région de Vienne (951-993). La reine, à la tête d’une armée, a poursuivi les habitants de la Valloire auteurs d’une sédition, et les força à se réfugier au château de Montbreton qu’elle prit d’assaut et détruisit.

 Relevé de ses ruines, Montbreton devint un fief de Roussillon. Des alliances successives firent passer la seigneurie dans la maison de Chaland, puis dans celle de la famille Grolée-Viriville qui la possédait encore en 1790.  Le château actuel date du XVIII° siècle pour le bâtiment principal et a été agrandi. Le château ne se visite pas.